IRYS EKANI : La lionne du Tennis

          L’Afrique était représentée au dernier Engie Nantes Open de tennis féminin. Le tournoi estampillé ITF-WTA offrait à des joueuses professionnels du monde entier l’opportunité de glaner des points pour le classement international tout en touchant des primes diverses. Doté de 60000€, la compétition a attiré une majorité de joueuses classées au-delà de la 100è place mondiale. Parmi ces championnes on remarquait la présence de deux africaines, Irina Ramialison et Irys Ekani. Ces dernières jouaient à domicile puisque en contrat avec le SNUC. C’est Irys Ekani qui est cependant la plus connue dans la région des pays de la loire où elle écume les tournois de tennis depuis son enfance. Initialement formée puis encadrée jusqu’à ce jour par son père, René Ekani, la championne est un mélange ultra-puissant de « Lion indomptable » (Cameroun)  et de « Lionne de l’Atlas » (Maroc). Née en 1997, elle a connu une ascension constante vers le haut du tableau du tennis féminin en France. Alors que beaucoup doutaient de sa capacité à atteindre le haut-niveau, elle va avec l’appui inconditionnel de son père s’imposer à force de travail et d’abnégation. Alors que plusieurs joueuses de sa génération ont bénéficié très rapidement de soutiens institutionnels, Irys Ekani va vivre comme une motivation supplémentaire son exclusion des programmes de soutien dans le secteur du tennis. elle finit

Irys Ekani / René Ekani / Myrtille Georges (sa partenaire internationale de double)

par impressionner et susciter le respect. Les résultats positifs viennent valider cette persévérance et un talent évident. C’est finalement le SNUC de Nantes qui investit sur elle en pariant sur sa réussite à venir.   Sa carrière va connaître un net ralentissement lorsqu’elle décide au moment de passer professionnelle de faire une pause pour passer son Baccalauréat. Si elle réussit son examen haut la main, ce hiatus dans sa progression sportive va lui couter cher pour son retour au plus haut niveau. Irys Ekani atteint aujourd’hui, à 22 ans, un niveau de performance qu’elle aurait dû franchir 4 ans plus tôt. Heureusement, la maturité que lui apportent l’âge adulte et la puissance naturelle qu’elle dégage sur le court sont en train de lui permettre de combler ce retard à l’allumage. Seul bémol, la difficulté qu’exprime son corps  à encaisser l’immense charge de travail qu’elle a dû déployer pour accélérer son entrée dans le classement mondial officiel. La Nantaise est régulièrement blessée. Malgré cela,  elle est passée en une année de la 1100è place à la 730è place WTA. Pour améliorer sa technique et sa vivacité elle s’est mise au double où elle s’affirme désormais parmi les meilleures. Lors du dernier open international à Nantes, c’est avec le double qu’Irys Ekani a pu s’illustrer en atteignant les demi-finales malgré une blessure latente. Honorant ainsi son club, sa ville de naissance (Nantes) et son Afrique.

          Officiellement domiciliée chez ses parents dans la périphérie de la capitale des Pays de la Loire, la joueuse française passe de plus en plus de temps dans les avions et d’hôtels en hôtels sur le circuit professionnel. Nul doute que son exemple inspire de nombreuses jeunes africaines et des jeunes sportives nantaises. Une carrière sportive professionnelle que l’on va suivre attentivement tout en lui souhaitant qu’elle l’aide surtout à réussir pleinement son parcours de jeune femme moderne.